Le château fort de Guise.


Le château fort de GUISE
Le château fort de GUISE

Si la première mention d’un lieu d’habitation à Guise, remonte au V° siècle, la première place forte est elle du X° siècle.
1177 : Jacques d’Avesnes, seigneur de Guise fait tuer le chevalier de Flandres et devient l’ennemi des comtes de Flandres et de Hainaut.
1185 : la guerre se termine par une paix signée à Boves. L’Artois et le Vermandois sont donnés à Philippe-Auguste. Guise entre dans le domaine royal de France.
Pendant la guerre de 100ans, le seigneur de Guise a une épouse dont le père soutient les anglais...
1339 : ce sont les prémisses d’affrontements entre Français et Anglais, mais à Buironfosse, les présages sont défavorables ; l’émissaire du pape ne souhaite pas la guerre ; le lapin qui détale alors du champ de bataille épargne les combattants qui se retirent sans s’affronter.
1347-1350 : la peste noire ravage la région. Les armées ne combattent pas.
1349-1360 : nouvelles chevauchées anglaises dans la région. Guise est épargné ; les populations se réfugient dans le château.
1424-1425: J. de Luxembourg, qui a vendu Jeanne d’Arc aux Anglais, est chatelain de Guise. devient seigneur de Guise,
1510 : Claude de Lorraine possède le comté de Guise., et devient Duc et pair du royaume en 1527.
1536 : Nassau assiège le château, pour le compte de Charles-Quint. Il le prend et le reperd la même année.
1557: nouveaux conflits, qui se termineront par la  paix duCateau-Cambrésis, le 3 Avril 1559.
1563 : François de Lorraine duc de Guise est assassiné à Orleans par un jeune protestant.
1594 : après avoir résisté au siège de son château, Charles, Duc de Guise fait sa soumission à Henri IV.
1635-1636 : les Espagnols assiègent le château, La France ayant alors déclaré la guerre à l’Espagne.
1650 :  Charles De Bridieu , qui tient le château avec 2000 hommes,

1675 : la lignée des Guise s’éteint. Le Duché retourne à la couronne. Beaucoup plus tard...
1914 : contrariant les plans supposés par les Français, les allemands envahissent la France en passant par la Belgique et arrivent par Guise.
Lanrezac adapte alors le plan français au combat, et défait Von Bülow, ce qui aura pour conséquence de stabiliser le front, et d’empêcher la pénétration totale des troupes allemandes. Les Allemands occuperont Guise et la Thiérache jusqu’en 1918, ce qui ruinera définitivement le château.
A partir de 1925, pendant plus de trente ans, le château servira de carrière de pierres et de dépôt d’ordures.
Tout le système de draînage installé dans l’encceinte du château se bouche, ce qui entraîne des infiltrations dans les salles basses, et dans les maisons situées en contrebas du château. Ni les propriétaires, ni la ville, ne peuvent ou ne souhaitent entreprendre de travaux permettant la sauvegarde du château. Un projet vise même à écréter les remparts sur une longueur de 300m, et une hauteur de 8 mètres. Il y aura 63 000 m3 de remblai, dont 19 000 de maçonnerie. Les pierres seront certainement récupérées et réutilisées ! Finalement, le manque de crédits stoppera cette destruction. En 1941, on signale des infractions commises par le propriétaire, qui conduisent à un état d’insécurité des lieux. Mais à cette date, on a certainement à penser à autre chose !
En 1945, de nouveaux éboulements tuent ! mais la situation n’évolue pas.
Divers projets voient alors le jour, mais aucun ne recevra les financements nécessaires... Il faudrait que l’état soit propriétaire des lieux. On envisage d’en faire une zone militaire... en 1949, on envisage une loi qui classerait la zone en zone de calamité, et en ferait que la Ville de Guise en deviendrait propriétaire.
En 1951, le Président du Conseil est prié d’examiner la possibilité de provoquer une mesure législative spéciale pour Guise.
En Janvier 1953, de nouveaux dangers d’éboulement menacent les maisons de la rue Chanteraine. Le conseil municipal en appelle au Ministre de l’Intérieur.
Le 1er Juin 1953, un Arrêté Ministériel attribue à la Ville, une subvention au taux exceptionnel de 80 %, sur un montant de 75 000 000 francs de travaux. Le Donjon étant classé (depuis 1924), le Service des Monuments Historiques souhaite «indispensable d’être tenu informé…»
Un homme tombe alors amoureux du château : c’est Maurice Duton. Il signe un bail privé avec  lapropriétaire du Château, et y plante sa tente.
1955 voit naître un nouveau projet de démolition.  les maisons des XVI° et XVII°, de la rue Chanteraine, en contrebas du château, sont démolies.
A cette époque, naît le Club du vieux manoir, et les travaux ont commencé, avec des bénévoles. Les déblaiements commencent ; les premières visites sont organisées.
1956 voit s’ouvrir un premier Musée, sans subventions, mais inauguré par le sous-prefet de Vervins, dans une salle située sous le bastion de la charbonnière
L’année suivante, un nouveau projet de démolition avance plus vite que les dossiers de subventionnement pour la sauvegarde des lieux. Dynamite et buldozers sont terriblement efficaces.
1958 voit une nouvelle démolition, un arasement important de la colline, et de nouvelles plantations, ceci avec l’accord des Beaux-Arts ! Cependant, Maurice Duton obtient enfin l’annulation de la deuxième tranche des démolitions.

En 1960, 500 jeunes provenant de tous les départements du Nord et de laPicardie y passent des vacances archéologiques,  ;
1963 : Maurice Duton reçoit des mains de André Malraux, le 1er prix du concours «chefs d’œuvre en péril» pour le sauvetage du château fort de Guise.
Les derniers propriétaires abandonnent enfin leurs droits à la Ville de Guise, mais la présence du Club du Vieux Manoir et les travaux réalisés par ses bénévolessont remis en cause.
Un 4e Plan d’Urbanisme pour la destruction de l’architecture du château est élaboré et les notifications d’expulsion du Club sont envoyées à partir du 21 Novembre 1964.
Ce n’est quà partir de 1968 que les problèmes administratifs se règlent, et que la présence et l’action du Club du Vieux Manoir sont pérénisées.
De nos jours, «le club du vieux manoir» continue son action envers le château et ses annexes.
Vous pouvez d’ailleurs visiter l’ensemble, et même participer aux fêtes médiévales qui y sont organisées.

 

JMG - Extraits de "Aujourd'hui, c'est l'axe vert".

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